Et pour le transport adapté, ça va bien aller… quand ?

Il est plus que temps d’ouvrir les yeux sur une réalité que le gouvernement choisit d’ignorer.

Des milliers de Québécoises et de Québécois sont laissés sur le bord de la route, littéralement. Ce sont des personnes admissibles au transport adapté, non pas parce qu’elles demandent un privilège, mais parce que l’État a reconnu, selon ses propres critères, leur droit à ce service public.

Et malgré cette reconnaissance, on leur refuse encore trop souvent ce qui leur revient de droit. On les empêche de vivre dignement, étudier, travailler, se soigner, exister. Cette réalité, elle n’est ni marginale ni occasionnelle. Elle est permanente, quotidienne. Et pourtant, elle reste absente des priorités politiques.

Le transport adapté, ce n’est ni un luxe, ni une faveur. C’est un droit qui est depuis trop d’années maintenant bafoué par des décisions improvisées, et par une logique de rentabilité qui efface l’humain.

Partout au Québec, ce sont les mêmes constats : manque de véhicules, pénurie de chauffeurs formés, trajets annulés, services inégaux d’une MRC à l’autre. Et derrière chaque déplacement refusé, c’est une promesse trahie, c’est une vie ralentie, une dignité malmenée.

Les 18 membres de l’ARUTAQ sont, partout au Québec, en première ligne pour défendre les droits des personnes handicapées admissibles à ce service public. Ils entendent les détresses, reçoivent les appels de celles et ceux qui doivent annuler un rendez-vous médical, qui perdent leur emploi, qui s’isolent, qui s’épuisent. Parce qu’à force de silence institutionnel, ce sont ces organismes communautaires qui doivent porter, seuls, ce qui devrait être assumé collectivement.

Et pendant ce temps, à Québec, on se félicite de réformes administratives, de bonifications conditionnelles du programme de soutien au transport adapté. Mais sur le terrain, la réalité, elle, continue de se détériorer.

Ce que nous demandons n’est pas un luxe, mais un transport adapté accessible, sécuritaire, humain… partout au Québec

Monsieur Legault, gouverner, c’est choisir. Et aujourd’hui, vos choix condamnent des milliers de personnes à vivre à demi. Le temps des demi-mesures est terminé. Il faut cesser de colmater des brèches : il faut reconstruire. Il faut investir, repenser, écouter. Il faut avoir une vraie vision pour le Québec et agir, maintenant.

Parce que la mobilité, ce n’est pas un luxe.

Parce que la mobilité, c’est la liberté.

Et parce que sans liberté, il n’y a pas de justice sociale.